Construire un petit observatoire pour l’observation téléscopique du ciel est un rêve pour tout amateur s’il possède un petit bout de jardin dans un lieu propice loin de la pollution lumineuse. En avant, c’est parti!

Tout amateur a raisonnablement débuté en installant son matériel d’observation dans un pré ou un chemin comme moi. Installer, mettre en station la monture, ajuster tous les accessoires prend un temps certain (1 heure au minimum) avant de pouvoir observer le ciel. Il est possible aussi de tout démonter rapidement si le temps changeait inopinément. Mais cette étape est bien nécessaire dans notre apprentissage.

L’idée d’un petit observatoire fixe émerge peu à peu si l’on a l’opportunité d’avoir un site dans un lieu assez protégé de la pollution lumineuse. Pour moi, celà l’a été en Margeride au nord de la Lozère à 2h15 de Lyon où j’habite.

J’ai donc commencé l’aventure en 2008 à partir d’un petit abris de jardin 2.4 x 2.3 mm avec une hauteur de 1.90 m.

C’est sur une petite terrasse abritée qui acueillait les ruches de mon beau-père que j’ai organisé cette construction. Mon beau-père avait gentillement accepté de déplacer ses ruches (moins risqué !…).

2008 – Première cabane de jardin customisée en observatoire

En 2018, malgré les traitements du bois, la cabane se déstructure par l’altération des planches et surtout des montants. De plus, le toit initialement recouvert de toiles goudronnées classiques dans ce type d’abris s’est décomposée avec le risque d’écoulement d’eau de plus à l’intérieur.

Il s’avère nécessaire de reconstruire cette observatoire. Avec l’expérience ainsi acquise, je conçois une nouvelle structure et me lance dans les plans.

Plans et conception du nouvel observatoire – murs et charpente de toit

Les critères forts à respecter sont 1) un toit ouvrant par roulement ; 2) une meilleure longévité avec des matériaux plus sophistiqués ; 3) une isolation efficace contre la hausse des températures, l’été en plein soleil  la température mesurée sur les parois extérieures de l’ancienne cabane montaient aisément à +65°C. L’hiver, les températures en Margeride descendent en deçà de -17°C ; 4) une lutte contre l’humidité (variable et mesurée entre 100% et 40%) ; 5) une charpente solide conçue spécialement puis réalisée à partir de mes plans par un artisan menuisier, 5) respecter une esthétique extérieure optimale pour respecter l’environnement local.

1) je conserve la dalle de béton initiale 3 x 3 m

2) j’opte pour des murs en béton cellulaire durci (Siporex) de 150 mm d’épaisseur (bloc 150x600x250 mm). Matériau aisé à utiliser et à sceller. Bon isolant thermique avec grande inertie thermique. Craint l’humidité et nécessite donc une bonne ventilation. La face intérieure sera recouverte d’un enduit spécifique avant d’être recouverte d’une peinture noir mat.

3) ces murs en Siporex enduits à l’intérieur seront associés à l’extérieur à un bardage décollé du mur de 30 mm.

4) un écran souple isolant aluminisé sera plaquée sous le bardage avec la face aluminisée réflecteur à 70% à l’extérieure pour réduire les effets thermiques du soleil ( écran souple de sous toiture étanche à l’eau et à l’air sans risque de condensation).

5) le bardage en bois imputrescible renforce la protection thermique contre d’ensoleillement et assure aussi une belle esthétique finale afin que cet observatoire s’inscrive bien dans le patrimoine local. Des grilles aréolées de protection contre les rongeurs sont placées en haut et en bas du bardage. Le décollement du bardage est de 25 mm et cet espace est donc ventilé par le haut et le bas au travers des grilles anti-rongeurs.

6) une porte est placée sur une face. Un beau tronçon de poutre en bois servira de haut de porte.

7) l’intérieur sera peint en noir mat. Les bois selon enduit de deux couches de vernis extra-résistant.

8) les chemins de roulement seront posées sur le siporex et se poursuivront pour le roulement externe sur un montage en profilés métalliques de section carrée assemblées par mécano-soudure. Le chemin de roulement supporte 6 m de bande de roulement ronde de 16 mm de large (soit 2 bandes succéssives de 3 m) compatible avec les 4 galets à gorge de roulement (diamètre des galets de 80 mm). Cette bande de roulement ronde est placée et soudée sur un profilé plat afin d’assurer la planéïté sur les 6 mètres de longueur.

9) je conçois et dessine les plans d’une charpente complète. Cette charpente doit bénéficier de 3 fermes adaptées au dégagement en hauteur du matériel d’observation. Les bases de cette charpente doivent supporter le poids global ce toit (estimation par calcul = 270 kg tout compris) avec un dessin qui minimise la composante latérale des contraintes dues au poids. Le toit est recouvert de plaques de 25 mm d’épaisseur. Protection contre l’eau de pluie et de neige, toujours par écran souple de sous toiture aluminisé sur une face et posé sur les panneaux en bois du toit. Puis pose d’une toiture avec des plaques de tôle galvanisée imitant des tuiles bordeaux (Panneau Easy-Tuile rouge – Castorama). Sous la charpente avec un espace d’air > 25 cm, placage d’un isolant mince multifeuilles 27 composants ( 2 PET, 2 ouates, 6 millard intercalaires thermo-réflecteurs, 12 fibres tissées, 5 mousses) de 25 mm d’épaisseur totale : isolant thermique, hydrophobe et évite la condensation, agit sur le rayonnement, la convection et la conduction, n’attire pas les rongeur, et facile à poser (agrafage et ruban adhésif spécial pour les jointures) (www.direct-isolation.fr).

Gallerie de la structure en béton cellulaire

Gallerie de l’étayage en mécano-soudure des bandes de roulement à galet

Gallerie de la construction du toit roulant

Vidéo du test de bon roulement de la charpente du toit mobile

Vidéo du poste informatique dans l’observatoire

Vidéo de l’observatoire en position ouverte au crépuscule

Après 2 années d’utilisation, très bon résultat fonctionnel. Aucune trace d’humidité intérieure grâce à la ventilation spontanée entre le bas du toit roulant et les murs. Excellent amortissement thermique : sur 2 ans la température minimale extérieure était de – 17°C et celle à l’intérieur -0.5°C; la température maximale extérieure était de + 47°C et celle à l’intérieur +30°C. L’écart de température au cours de l’année à l’intérieur était donc compris entre -0.5°C et +30°C, ce qui est optimal. Quand à l’hygrométrie notée à l’intérieur, les écarts étaient compris entre 42% et 100%, le minimum à l’extérieur était à 40%, c’est dire que l’intérieur est capable de bien sécher. La mesure de la température au laser à la surface même du bardage en plein soleil l’été est de + 67°C, la même mesure à l’intérieur sur le siporex est de + 21°C. Le roulement est parfait, non motorisé, et le déplacement des 280 kg de toiture se fait d’une main grâce aussi à la planéïté.